Résumé : Au début des années soixante, les renseignements disponibles sur la population de la région d'Abidjan étaient peu nombreux : le recensement administratif de 1955, l'étude démographique du premier secteur agricole de la Côte d'Ivoire, effectuée en 1957-58 et les résultats de la campagne de vaccination antivariolique de 1962.
En 1965, dans le cadre de la série des enquêtes régionales entreprise, l'Administration de la Côte d'Ivoire confia à la CEGI l'exécution d'une enquête socio-économique couvrant la zone suburbaine d'Abidjan. Ses objectifs démographiques étaient de déterminer les caractéristiques sociodémographiques de la population (sexe, âge, ethnie, composition de la famille, taux de l'accroissement), ainsi que les conditions d'établissement de la population permanente et temporaire de la zone concernée, son temps de résidence dans la zone, ses migrations, et ses diverses relations, soit avec les autres centres et villages de la zone concernée, soit avec une des zones voisines et plus particulièrement avec Abidjan,
De plus l'étude devait fournir la répartition de cette population par catégories socioprofessionnelles, ainsi que les conditions générale de l'habitat (traditionnel ou moderne, surface occupée, propriété ou location, taux de location, etc.).
Par ailleurs, l'étude avait aussi des objectifs socio-économiques :
- pour les agriculteurs, les diverses cultures auxquelles ils se livrent, leurs surfaces, la situation juridique des terres cultivées, les rendements estimés ; pour les autres professions indépendantes (artisans, commerçants, transporteurs, etc.), le chiffre d'affaires et la situation juridique d'un échantillon d'entreprises caractéristiques,
- les revenus et budgets familiaux, ainsi que les biens possédés par la famille au moment de l'enquête et leurs modes d'acquisition,
- les équipements collectifs existants, leurs conditions d'usage et leurs possibilités de développement,
- les moyens de transport existants et les principaux problèmes posés.
Au cours de l'enquête, on a identifié sur le terrain les localités de la liste officielle des deux sous-préfectures. On a constaté alors qu'un certain nombre de campements et villages de plus ou moins grande importance ne figuraient pas sur la liste précédente.
On a donc mené une enquête complémentaire de recensement sommaire, portant sur :
- la totalité de ces campements situés à proximité des grandes routes et pistes de la région,
- les campements dépendant de chacun des villages de l'échantillon précédent,
- tous les campements importants repérés sur la carte ou les photographies aériennes.
D'autre part, on a fait appel au maximum à toutes sources de renseignements complémentaires et en particulier aux recensements des manœuvres établis par les différentes sociétés de plantations de la Région afin de recouper les enquêtes directes sur le terrain.
Les questionnaires remplis ont fait l'objet_ d'une exploitation manuelle sommaire afin d'établir un fichier de la population pour le plan de sondage de l'enquête budget et de l'enquête agricole, puis d'une exploitation mécanographique plus complète réalisée par la Société Internationale d'Organisation.
Les effectifs de la population comptés à part (militaires du camp d'Akouedo, pensionnaires des lycées et hôpital psychiatrique de Bingerville) ont été indiqués par les directions de ces établissements.
L'ensemble de ces travaux a permis d'estimer la population de la zone avec une marge d'erreur des plus réduites, certainement inférieure à 5 %.
Cette étude a été menée en même temps que "L'étude préalable de la zone suburbaine d'Abidjan" qui a déjà fait l'objet d'un rapport spécial.

Echantillonnage : Dans un premier temps, de juillet à septembre 1965, on recensé un échantillon de villes et villages, pris sur la liste officielle des localités des deux sous-préfectures, par tirage au sort après avoir classé ces localités, suivant la taille, à l'intérieur d'une strate. On a ainsi distingué quatre strates :
- strate 1 : les villages Attié,
- strate 2 : les villages Ébrié,
- strate 3 : les campements de manoeuvres et étrangers,
- strate 4 : les agglomérations à caractère urbain (Bingerville, Abobo-gare, Anyama, Adiopodoumé).
Dans chaque strate, on a recensé exhaustivement un certain nombre de villages (au total, 48 sur 161) et dans chacun des villages recensés, les concessions ayant été numérotées à la craie ont toutes été recensées.