Résumé : C'est en 1956 que fut créée la Mission socio-économique du Soudan, chargée de mener des études dans le delta vif du Niger (pour le comparer à la zone d'intervention de l'Office du Niger, organisme d'aménagement créé en 1932, dans le « delta mort »). Ces études portaient sur la démographie, l'agriculture, la pêche, l'habitat, les budgets et l'alimentation. L'enquête démographique n'était donc pas une opération isolée, mais faisait partie d'une étude à objectifs multiples. Il était donc nécessaire que les renseignements recueillis servent non seulement à l'étude démographique proprement dite, mais aussi aux autres enquêtes se déroulant parallèlement et, en particulier, à l'enquête agricole.
L'enquête démographique s'est alors déroulée en deux temps :
- En un premier passage, les enquêteurs dressaient le plan du village, en le décomposant, si cela était nécessaire, en secteurs de recensements, puis établissaient par secteur la liste des familles. C'est parmi cette liste qu'était tiré un échantillon de cultivateurs, parmi lequel les enquêteurs agricoles entreprenaient une autre investigation spécialisée.
- En un second passage, les enquêteurs de démographie faisaient subir, famille par famille, à chacun de ses membres, un interrogatoire démographique détaillé permettant l'établissement de la fiche collective où pour chaque famille étudiée, sont inscrits les renseignements devant servir à l'étude : nom et prénoms, résidence, groupe ethnique, sexe, âge, situation matrimoniale, activité, religion, degré d'instruction, infirmité. Un module dans cette fiche collective, a recueilli les événements démographiques qui se sont éventuellement produits au cours de l'année dans la famille (naissances vivantes et décès) et enfin dernier imprimé : le questionnaire femme dont le but était d'avoir de chaque femme de 14 ans et plus, des renseignements sur sa situation matrimoniale et les enfants qu'elle a eus.

Echantillonnage : La taille des villages de la région étant extrêmement variable, on a d'abord constitué des unités primaires de taille égale, d’environ 300 habitants. Ainsi l'unité primaire était constituée soit par des villages de 300 habitants environ, soit de deux ou plusieurs petits villages du même canton, l’ensemble faisant environ 300 habitants, soit encore par une partie d'un village important ; pour ces derniers la densité du peuplement pouvant varier considérablement d'une partie du village à une autre, on a dressé d'abord une liste complète des familles puis on a tiré systématiquement 1/N famille, N étant la fraction de sondage retenue pour l'agglomération afin de pouvoir étudier 300 personnes environ (taille de l'unité primaire). Ces unités primaires étaient groupées par strate selon la subdivision administrative et selon la vocation dominante agricole (riz, mil et culture de décrue, élevage, pêche). Les villages constituant l’échantillon ont été tirés au 1/10ème par tirage systématique et équiprobable.
Enfin les trois centres considérés comme urbains, ont été recensés à part avec une fraction de sondage de 1/5 des concessions. Il s'agit de Mopti (11 000 habitants environ), Djenné (6 000 habitants environ) et Diafarabé (4 000 habitants environ).