Couverture géographique : Le delta du Mangoky s'étend sur la Côte Sud-Ouest de Madagascar, à 200 km environ au Nord de Tuléar, à mi-chemin entre cette dernière ville et Morondava au Nord ; l'enquête a porté sur les deux districts de Morombe et de Manja.Dates de collecte : 1955-09-01 - 1955-09-23Univers : L'ensemble de la population (résidents présents et absents, et visiteurs)Résumé : "Le fleuve Mangoky, qui draine les eaux d'une vaste partie des plateaux malgaches, aboutit à la mer, sur la Côte Ouest, par un delta et une plaine alluvionnaire où se repèrent aisément d'anciens bras et des lacs résiduels. Les Indigènes Masikoro (Sakalava), surtout éleveurs de boeufs et les Vezo, surtout pécheurs, n'exploitant que faiblement ces alluvions (les baiboho) en y installant quelques cultures hâtives au moment de la décrue. Il s'agit pourtant de terres relativement riches, aussi intéressantes pour les cultures d'exportation (des essais de coton y sont menés actuellement) que pour des cultures vivrières plus étendues et plus perfectionnées. La croissance de la population malgache nous fait, à cet égard, un devoir d'étendre les terres de culture. Le Plan de développement a donc, très justement, porté son attention sur le Bas-Mangoky." Ces phrases sont extraites de la préface du Gouverneur Hubert Deschamps au rapport de l'étude décrite ici.
Celle-ci a été menée à l'initiative du Conseil Supérieur des Recherches Sociologiques Outre-Mer, en accord avec le Haut-Commissaire de Madagascar, et réalisée par Melle Frère (démographe), et Mrs Battistini (géographe) et Verguin (ethnologue).
Le rapport est construit en 3 parties : géographie humaine, où l'accent est mis sur l'immigration ancienne des Antaisaka ; des notes d'ethnologie complétant l'approche géographique ; démographie et aspects économiques, partie qui rend compte de l'enquête réalisée par Suzanne Frère, et qui traite notamment des migrations et de la vie économique.
Cette enquête démo-économique a été précédée d'une mission préalable de 3 mois (d'avril à juin 1955) qui a permis de prendre un premier contact avec les régions et les populations à étudier et de délimiter les zones de peuplement.
Les enquêteurs ont été recrutés parmi les élèves sortant de l'Institut Pédagogique de Tuléar et formés pendant une dizaine de jours, avec une formation pratique dans plusieurs villages de la banlieue de Tuléar qui furent recensés, ce qui permit d'améliorer le questionnaire et de préciser certaines instructions aux enquêteurs.
Le questionnaire s'adressait aux chefs de famille et comportait trois parties :
a) une série de renseignements sur la situation de famille après les questions d'identification (lieu de recensement, nom, sexe, âge, lieu de naissance...) ; la structure de la cellule familiale se trouvait analysée ensuite ;
b) toutes les questions relatives à la situation professionnelle et sociale, la richesse en boeufs, éventuellement le salaire, qui donnaient tous les renseignements d'ordre économique.
c) l'émigration et ses modalités : âge, date du départ, durée de l'émigration, etc.
En outre, un questionnaire par village fournissait les renseignements généraux : nombre d'habitants recensés et toutes les données relatives au village (approvisionnement en eau, cultures principales, école, etc.).
Partout un bon accueil fut réservé à l'enquête, tant par l'administration locale qu'auprès des populations. Les villages ont toujours bien reçu les enquêteurs et les habitants paraissent avoir répondu consciencieusement aux questions posées.
Echantillonnage : Un échantillon représentatif de la population a été constitué en utilisant la méthode des sondages. L'unité de sondage était le village. La base du sondage était composée de la liste des villages de la zone à enquêter, classés par effectifs croissants. Une stratification en trois strates a été constituée à partir de la taille des villages afin d'obtenir des sous-ensembles plus homogènes et partant des résultats plus précis : la première réunissait tous les villages de 1 à 199 habitants, la deuxième comportait les villages de 200 à 999 habitants et la troisième tous les villages à partir de 1 000 habitants. Les villages ont été tirés suivant des fractions de sondage proportionnelles à leur taille à l'intérieur de chacune des strates.
Le 1/15 des villages, soit 20 villages sur 294, a été enquêté, 11 villages dans le district de Morombe et 9 dans celui de Manja. Les 11 000 personnes de ces villages ont été enquêtées, représentant le 1/5 de la population.
Financement : Fonds d'investissement pour le développement économique et social (FIDES, France)Métadonnées préparées par : F. Gendreau, consultantSource : IREDA :
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