Résumé : Le Royaume du Burundi, qui avait accédé à l'indépendance le 1er Juillet 1962, faisait partie du Ruanda-Urundi, territoire sous tutelle de l'Organisation des Nations Unies, dont l'administration avait été confiée à la Belgique depuis le 13 Décembre 1946.
À l'indépendance, les seules données démographiques disponibles provenaient des recensements entrepris annuellement par l'Administration. Commencés sous la tutelle belge en vue de la collecte des impôts, ces recensements se sont poursuivis après l'indépendance.
L'imprécision de ces statistiques rendait impérieux le besoin de disposer de données démographiques valables au moment où le Gouvernement décidait l'élaboration d'un plan de développement économique du pays.
Enquête par sondage à passage unique, elle devait permettre l'obtention des résultats dans des délais raisonnables. Les questionnaires sont semblables à ceux qui ont été utilisés lors des premières enquêtes de l'INSEE en Afrique. Cette enquête a eu le mérite d'être assez rapide, cependant outre le fait que les naissances des douze derniers mois n'étaient pas rattachées à leurs mères, certaines questions avaient été omises notamment celles portant sur les collines (présence d'une école, d'un dispensaire...), les "rugo" (nombre de cases, approvisionnement en eau...), le groupe ethnique (pour des raisons d'ordre politique), les mois de naissance et de décès. Enfin, il n'y avait pas de questionnaires femmes et les naissances des 12 derniers mois n'étaient pas rattachées directement à leurs mères.

Echantillonnage : Deux plans de sondage différents ont été utilisés, l'un pour la commune de Bujumbura et l'autre pour le reste du pays.
Pour la commune de Bujumbura (zone urbaine), on a procédé d'abord au dénombrement exhaustif des maisons, quartier par quartier ; et l'échantillon soumis à l'enquête a été tiré de la liste des maisons de chaque quartier, à raison d'une maison sur 10, à l'aide d'une table de nombres aléatoires.
En zone rurale, un plan de sondage à deux degrés a été élaboré tenant compte des contraintes liées à l'enquête (terminer les travaux sur le terrain en 4 mois, limiter les déplacements des équipes d'enquêteurs, lancer l'enquête avant l'obtention de la liste complète des collines et de la totalité des populations administratives, et enfin préparer la base de sondage pour l'enquête agricole qui devait suivre). Enfin, caractéristique importante qui a conditionné le plan de sondage et l'organisation de l'enquête sur le terrain, le Burundi est un pays sans villages : la population est éparpillée à l'extrême, chaque famille construisant sa case sur les champs qu'elle exploite. L'unité d'habitation traditionnelle est le rugo, constitué d'un groupe de cases entourées d'un enclos.
L'unité de sondage était la colline. Rappelons qu'à l'époque, le pays était divisé administrativement en 8 provinces, 18 arrondissements, 181 communes et 2500 collines environ. Le nombre exact de collines n'était pas connu à la date de l'enquête démographique, quelques communes n'ayant pas encore communiqué la liste de leurs collines et populations à l'IRUSTAT (Institut Rundi de la Statistique). Compte tenu du nombre approximatif des collines et de la population moyenne de la colline (1.000 habitants environ), le taux de sondage a été fixé à 1/50e. En prévision de l'enquête agricole, le Burundi a été découpé en 10 strates constituées par les régions naturelles délimitées par les services agricoles de l'Administration belge. Le tirage de l'échantillon a été effectué dans chacune des 10 strates ainsi définies. Au premier degré, dans chaque strate a été tirée approximativement une commune sur 7, ce qui représente une fraction de communes tirées par strate comprise entre 1/4 et 1/7,5. Au deuxième degré, à l'intérieur des communes tirées, on a tiré à l'aide d'une table de nombres au hasard les collines proportionnellement à leur taille (mesurée par le nombre d'hommes adultes valides) de façon que la population des collines tirées soit voisine du 1/7 de la population des communes échantillons.
Le taux de sondage final était de 1/50e. A priori, dans l'hypothèse d'une certaine corrélation entre les conditions climatiques et agricoles et les structures de peuplement, la stratification ainsi adoptée devait permettre, pour une même taille de l'échantillon, d'obtenir une meilleure précision des données recueillies que le sondage sans stratification.