Résumé : Cette étude nationale permet d'estimer certains paramètres démographiques d'une part et de fournir des informations sur les attitudes et pratiques de la planification familiale chez les femmes burundaises et leurs maris, et sur la santé de la mère et de l'enfant.
Plus précisément, les objectifs de l'enquête étaient les suivants :
- étudier les niveaux et les déterminants de la fécondité ;
- étudier la connaissance et l'utilisation des méthodes contraceptives et les attitudes envers la planification familiale chez les femmes et leurs maris ;
- étudier les niveaux et les causes de la mortalité infantile ;
- étudier les différents aspects liés à la santé des enfants dont l'étude de la prévalence et du traitement de la diarrhée ainsi que l'état nutritionnel des enfants âgés de moins de trois ans par le biais des mesures anthropométriques ;
- fournir aux responsables et administrateurs des programmes de population et de santé des données de base actualisées et de qualité sur la fécondité, la mortalité, la planification familiale et la santé.
Le questionnaire de l'enquête a été préparé à partir du questionnaire de base du programme EDS en tenant compte des réalités socioculturelles et démographiques du Burundi. Trois volets principaux composent le questionnaire :
- le questionnaire collectif : nom et prénoms, lien de parenté avec le chef du rugo, état de résidence, sexe, âge et état matrimonial,
- le questionnaire individuel femme : nuptialité, fécondité et mortalité infantile et juvénile ; régulation de la fécondité, y compris la connaissance, la pratique, et les raisons de la non-utilisation de la planification familiale) ;santé de la mère et de l'enfant, y compris les visites prénatales, l'assistance à l'accouchement, l'allaitement au sein, la prévalence et le traitement de la diarrhée, les vaccinations et les mesures anthropométriques des enfants âgés de moins de trois ans,
- et le questionnaire individuel mari : connaissance et pratique des méthodes contraceptives et des attitudes vis-à-vis de la planification familiale.
Le personnel chargé de la collecte était divisé en quatre équipes. Chacune des équipes comprenait un contrôleur et une contrôleuse (recrutés parmi les employés du Département de la Population), cinq enquêtrices (de niveau minimum de formation de 6 ans post-primaires), un enquêteur et un chauffeur. Les contrôleuses et les enquêteurs étaient chargés des mesures anthropométriques, le contrôleur et une enquêtrice par équipe ayant été formés comme réserves.
Pour l'accès à d'autres informations détaillées, suivre les liens suivants : http://www.isteebu.bi/nada/index.php/catalog/7 ou http://dhsprogram.com/pubs/pdf/FR6/FR6.pdf et http://catalog.ihsn.org/index.php/catalog/1974

Echantillonnage : L'échantillon de cette enquête a été planifié pour atteindre environ 5000 femmes en âge de procréer et dont les chefs de rugo étaient de nationalité burundaise ou ressortissant d'un pays limitrophe (un rugo constitue une unité d'habitations, ou inzu, de tous les membres d'une même famille et est entourée d'une clôture, ou urugo, faite de bambous). Pour la stratification, on a utilisé le découpage du pays en 11 régions naturelles selon des critères surtout agricoles mais aussi suivant le mode de vie et la nature de l'habitat. Compte tenu du faible pourcentage de la population urbaine au Burundi (moins de 5 %) et étant donné son importance comme groupe-cible, il a été décidé de surreprésenter ce milieu (5 fois) dans l'échantillon. Cela a donné un taux de sondage de 1/240 en milieu rural et 1/48 en milieu urbain.
On a procédé à un sondage à 3 degrés : collines, sous-collines, rugo. Afin de contrôler l'effet de la taille variable des unités aréolaires on a tiré l'échantillon aux deux premiers degrés avec probabilité proportionnelle à la taille.
Dans chacune de ces régions naturelles, on a tiré un nombre de sous-collines proportionnel à la taille de la région. On a d'abord établi une liste des communes par ordre "serpentin", allant de l'ouest à l'est et en descendant du nord au sud à l'intérieur de chaque région. Le tirage étant systématique, l'ordre géographique a joué par conséquent le rôle d'une variable de stratification. A l'intérieur des communes la liste des collines a été établie en ordre alphabétique.
La sous-colline (unité secondaire) pouvait être identifiée avec sa population dans les dossiers du recensement de 1979 relatifs à chaque colline. Les sous-collines comportent environ 600 habitants en moyenne, mais les tailles sont très variables. On a donc regroupé les plus petites (taille en dessous de 200 habitants) avec une sous-colline avoisinante sur la liste, et on a subdivisé les plus grandes (taille au dessus de 1.000 habitants) en parties égaies en nombre suffisant pour que chacune ait moins de 1.000 habitants. Une liste des rugo a ensuite été établie pour chaque sous-colline échantillon en effectuant une visite à la sous-colline pendant les 6 mois précédant l'enquête. L'habitat au Burundi étant très dispersé, pour réduire la dispersion des rugo échantillons sans avoir une concentration excessive, on a tiré dans chaque sous-colline 2 suites de rugos consécutifs figurant sur la liste et de manière à ce que les rugo débutant chaque suite soient séparées par un intervalle égal à la moitié de la liste.
Par la suite, les enquêtrices ont dû enquêter toutes les femmes âgées de 15 à 49 ans, présentes dans les rugo échantillons la nuit précédant la visite de l'enquêtrice, et dont le chef de rugo était burundais ou ressortissant d'un pays limitrophe.
La méthode de tirage utilisée en milieu rural n'était pas applicable en milieu urbain (constitué des villes de Bujumbura et de Gitega). Celles-ci sont divisées en quartiers assez homogènes du point de vue de leurs conditions socio-économiques et de l'habitat. Ils ont donc constitué les strates de sondage. Pour définir les unités primaires, on a regroupé un certain nombre de parcelles limitrophes pour constituer des "segments" de 500 personnes environ, en se basant sur les cartes parcellaires qui sont disponibles pour les différents quartiers des deux villes. Puis on a effectué le tirage systématique de 1 segment sur 8. Une fois les segments sélectionnés, des listes de ménages résidant dans ces segments ont été établies et on y a tiré un échantillon systématique de 1 ménage sur 6. Au total, on a obtenu un échantillon de 45 segments.
Comme dans le milieu rural, les enquêtrices devaient interviewer toutes les femmes éligibles présentes dans le ménage la nuit précédant la visite de l'enquêtrice.
Comme l'enquête devait traiter un volet "santé maternelle et infantile", un sous-échantillon des enfants âgés de 3 à 36 mois a été retenu en vue de prendre leur poids et taille. Il s'agissait de tous les enfants dont les mères étaient enquêtées. De plus, pour mieux saisir l'aspect de la planification familiale, un questionnaire individuel a été administré à un certain nombre de maris des femmes enquêtées. Un échantillon de 750 maris a été retenu (un mari sur 4). En milieu rural on a choisi 1 rugo sur 4, tandis qu'en milieu urbain 1 ménage sur 4 était choisi. Il fallait par la suite enquêter tous les maris des femmes éligibles présents dans le rugo ou le ménage tiré.
Au total, 3.970 femmes de 15-49 ans ont été interviewées avec succès. La perte (par rapport à l'effectif de 5.000 prévu par le sondage) a été due aux problèmes d'identification des femmes éligibles.