Résumé : En janvier 2015, le cinquième recensement de la population était annoncé pour 2016, soit 10 ans après le précédent qui datait de 2006. En mars 2016, la date en était précisée : décembre 2016. Mais en novembre 2016, des problèmes dans la passation d'un marché public pour l'acquisition de matériel informatique nécessaire pour le recensement aboutissent à l'annulation du marché. Le recensement est retardé, certains responsables sont changés et ce n'est que le 28 octobre 2018 que le gouvernement publie le décret instituant sa réalisation. Le cinquième Recensement général de la population et de l'habitation (RGPH) aura finalement lieu fin 2019 : du 16 novembre au 15 décembre.
Il a été couplé à la seconde phase du recensement général de l'agriculture (RGA), qui vise à actualiser et rendre plus fiables, les statistiques agricoles. Le RGPH, avait des objectifs classiques : rassembler des données sur l'effectif de la population, sa composition, sa répartition spatiale, la croissance démographique, la fécondité, les migrations, etc. Ceci afin de disposer de données actualisées et fiables pour l'élaboration, la mise en œuvre et l'évaluation des politiques et programmes de développement, notamment le Plan national de développement économique et social (PNDES) et les Objectifs de développement durable (ODD).
De façon plus détaillée, les objectifs de l'opération étaient :
a) Objectifs généraux :
- Mieux connaître la situation démographique du pays et sa dynamique afin d'assurer l'intégration des variables démographiques dans le processus de gestion de l'économie et du développement ;
- Renforcer les capacités de l'Institut nationale de la statistique et de la démographie dans la collecte, le traitement, l'analyse et la diffusion des données du recensement.
b) Objectifs spécifiques :
- Connaître l'effectif global de la population, sa structure par sexe et par âge, et sa répartition spatiale selon les différentes unités administratives et le milieu de résidence ainsi que son évolution ;
- Contribuer à une meilleure connaissance des caractéristiques démographiques, socioéconomiques, et culturelles de la population et de ses sous-composantes à travers la mise à jour de la base de données sociodémographiques du pays ;
- Déterminer les niveaux et tendances de la fécondité, de la mortalité et de la migration ainsi que l'accroissement naturel et global de la population ;
- Fournir des indicateurs du développement humain durable pour les objectifs du développement durable ;
- Mettre à jour la base de sondage nationale en vue de la réalisation des prochaines enquêtes auprès des ménages ;
- Contribuer à une meilleure connaissance des caractéristiques des ménages et de leurs conditions de vie et d'habitation ;
- Contribuer à la connaissance de l'évolution future de la population ;
- Renforcer les capacités nationales dans la planification, la collecte, le traitement, l'analyse des données d'enquêtes et la dissémination des résultats.
Pour sa réalisation, des structures ont été mises en place :
- au niveau national, le Comité National du Recensement (CNR) et le Bureau Central du recensement (BCR), deux structures pour assurer la coordination des activités ;
- au niveau régional, quatre structures déconcentrées pour veiller au bon déroulement du recensement : les Comités Régionaux, Provinciaux, Communaux et de Village.
La cartographie censitaire s'est déroulée de mai à septembre 2018 sur toute l'étendue du territoire. Un recensement pilote a été réalisé du 3 au 23 décembre 2018 dans 5 des 13 régions du pays. L'analyse et l'évaluation des résultats ont permis de mieux affiner la méthodologie et les outils de collecte pour le recensement général. La sensibilisation de la population a impliqué les autorités administratives et politiques, coutumières et religieuses, a utilisé de nombreux moyens (brochures, autocollants, affiches, panneaux, banderoles), et a mobilisé les médias (radio, télévision).
Sur le terrain, les agents recenseurs ont utilisé des smartphones. 20 135 agents recenseurs et 4 924 contrôleurs ont été mobilisés pour l'opération, qui a coûté plus de 18 milliards de FCFA. Plusieurs types de difficultés ont été rencontrées dans l'exécution de ce recensement, liées, entre autres au contexte sécuritaire, aux technologies mobiles et au mode de paiement (électronique) des agents recenseurs (certains d'entre eux n'ont reçu la fin de leur rémunération qu'un mois après la fin de l'opération). Le recensement a été suivi d'une enquête post-censitaire réalisée en mars 2020.

Echantillonnage : Sans objet, opération exhaustive