Résumé : L'enquête d'Odienné-Séguela s'est insérée dans le vaste programme ivoirien d'enquêtes régionales. Cette enquête peut être qualifiée de "lourde", non seulement en raison de l'importance du personnel et du matériel mis en oeuvre, mais aussi en raison de l'ampleur des objectifs qui avaient été fixés initialement.
En effet, on s'est proposé au cours de cette étude de fournir une analyse économique régionale qui puisse déboucher sur l'élaboration d'un plan de développement régional. Dans cette optique, l'enquête démographique est centrale, la population étant considérée d'abord dans ses seules données démographiques, dans sa répartition de fait sur le territoire qu'elle occupe, puis différenciée par la prise en considération de son activité et de différents critères sociaux et économiques.
Cette enquête a ainsi été réalisé avec pour objet :
- une évaluation globale de la population d'ensemble de la région ;
- une étude de structure de la population ;
- une estimation du mouvement de la population.
Pour l'organisation matérielle du travail, on disposait par village :
- d'une liste des unités budgétaires obtenue au cours d'un pré-recensement fait en début d'enquête.
- d'une numérotation des cases qui a dû souvent être refaite ou complétée (cases oubliées au moment du pré-recensement, cases détruites, cases construites).
Trois équipes d'enquêteurs ont recensé successivement les grappes choisies, les enquêteurs commençant par vérifier la liste des unités budgétaires. Elles étaient ensuite numérotées, puis l'enquête commençait, une fiche collective étant remplie pour chaque unité budgétaire.
La population totale enquêtée (résidents présents, absents, visiteurs) a été de 59.732, et la population résidente extrapolée à la région a été estimée à 433.000.
Les résultats de cette étude ont été publiés en trois tomes : Etude socio-économique (tome 1), Les perspectives du développement (tome 2), Annexes (tome 3).

Echantillonnage : Un même plan de sondage a été utilisé pour les trois principales enquêtes de cette étude régionale (enquête démographique, enquête agricole et enquête budget-consommation).
Dans la zone d'enquête, deux zones assez vastes sont occupées, l'une par les Malinké, l'autre par les Senoufo et à l'intérieur de chacune de ces zones existent des îlots assez précisément localisés dans lesquels sont rassemblées les autres ethnies (notamment les Gouro et les Dan). On a donc découpé la zone d'enquête en deux strates (strate 1 : Malinké, strate 2 : Sénoufo), dans lesquelles on a défini cent cinquante-quatre grappes résultant du regroupement de villages voisins, la population d'une grappe étant d'environ 2.800 habitants. Le plan de sondage était à deux degrés. Au premier degré, on a tiré vingt grappes (treize dans la strate 1, 7 dans le strate 2). L'enquête démographique a été faite exhaustivement pour l'ensemble des grappes tirées au premier degré. La totalité des villages de ces vingt grappes ont donc été recensés.
Pour l'enquête budget-consommation ainsi que pour l'enquête agricole, un tirage au second degré a permis de choisir quatre cents familles environ qui ont formé l'échantillon utilisé. Les mêmes familles ont donc été étudiées au cours de ces deux enquêtes. Pour quatre autres enquêtes (temps de travaux, habitat, bois, biens durables), on a utilisé l'échantillon de l'enquête budget. Une enquête "prix et marché" a été conduite de façon autonome, ainsi qu'une enquête sur l'artisanat. Par ailleurs, des entretiens ont été faits par des sociologues sur un sous-échantillon de l'enquête budget. Les renseignements réunis sont donc nombreux et couvrent des champs très variés.