Résumé : Le lancement de cette enquête a été justifié parle manque d'informations récentes sur le mouvement naturel de la population et sur les courants migratoires. Les données fournies par les enquêtes socio-économiques régionales de 1962-64 étaient trop anciennes et les résultats du Recensement Général de la Population et de l'Habitat de 1975 ne portent que sur les effectifs, les structures et la répartition de la population. Les déficiences de l'état civil (sous-enregistrement des événements) et l'absence de données sur les migrations internes et internationales nécessitaient une investigation pour les besoins de l'administration et des services techniques de l'État.
Les objectifs fixés à l'enquête étaient:
- d'estimer les niveaux de la natalité et de la mortalité ;
- de décrire l'intensité et le calendrier de la fécondité;
- de fournir des indications sur la structure de la mortalité et de proposer une table de mortalité pour la Côte d'Ivoire;
- de mesurer les migrations internes et internationales et de préciser les principaux courants migratoires vers la Côte d'Ivoire (immigration étrangère) et à l'intérieur de celle-ci (déplacements des populations ivoiriennes et non ivoiriennes sur l'ensemble du territoire national) ;
- de décrire les caractéristiques démographiques de ces principaux courants migratoires;
- enfin de donner une bonne estimation du niveau de la croissance démographique et des tendances possibles de son évolution.
Il s'agissait d'une enquête par sondage à passages répétés. Cette technique devait permettre, mieux qu'une enquête rétrospective, d'arriver à un enregistrement complet des événements dans les districts tirés, à une datation exacte de ces événements et à un recensement complet sans omissions ni doubles comptes des populations situées dans les districts d'enquête. Cette technique se caractérise par:
- une observation suivie des individus désignés par le sondage, matérialisée par les passages successifs dans les aires d'enquête ;
- un questionnaire répétitif destiné à mieux enregistrer, à mieux caractériser et à mieux dater les événements démographiques (relatifs à la nuptialité, la natalité, la mortalité, la fécondité et la mobilité);
- l'organisation d'un fichier, constitué par l'ensemble des individus désignés par le plan de sondage, modifié et transformé par les événements démographiques affectant ces individus.
L'enquête enregistre donc la dynamique de la population à la fois dans l'espace (changement de résidence) et dans le temps (accroissement). Dans le cadre de cette enquête, l'observation a eu lieu 3 fois à 6 mois d'intervalle (le 3ème passage fut suivi d'une campagne de vérification).

Echantillonnage : Cinq strates ont été définies par le plan de sondage (forêt rurale, savane rurale, forêt urbaine, savane urbaine, Abidjan). Le milieu urbain est constitué des agglomérations considérées comme villes lors du recensement de 1975 (agglomérations de plus de 10000 habitants, ainsi que celles ayant entre 4000 et 10000 habitants mais comprenant plus de 50% de chefs de ménage ayant une activité non agricole).
En tout, 296 villages et 65 villes ont été enquêtés, soit au total 210000 individus. La base de sondage était constituée du fichier des villes et villages issu du recensement de 1975. En milieu rural, on a procédé à un tirage systématique des villages avec probabilité proportionnelle à la taille. En milieu urbain, on a enquêté dans toutes les villes. On a tiré un îlot sur 12 dans les villes de savane et un sur 25 dans les villes de forêt. Dans les 6 villes les plus importantes (Daloa, Man, Bouaké, Dimbokro, Korhogo, Ferkessedougou) ainsi qu'à Abidjan, on a procédé à un tirage à deux degrés en introduisant un découpage des villes en districts avant de tirer les îlots.