Résumé : La Côte d'Ivoire avait réalisé en 1979 une enquête nationale sur le budget et la consommation des ménages, qui avait nécessité la mise en oeuvre de moyens importants tant en personnel qu'en matériel et outils informatiques. Afin de rentabiliser cet investissement, la Direction de la Statistique a collaboré avec la Banque Mondiale dans la perspective du lancement d'une Enquête Permanente Auprès des Ménages (EPAM).
Lancée en 1985, avec le support technique et financier de la Banque mondiale pendant les deux premières années, l'enquête, parfois connue sous le nom "Enquête sur les niveaux de vie en Côte d'Ivoire" (Côte d'Ivoire Living Standards Survey, CILSS), s'est étalée sur une période de quatre ans (1985-89).
C'était une des premières enquêtes du type "Living Standards Measurement Study" (LSMS). Le programme LSMS ambitionne d’améliorer la qualité des données recueillies par les enquêtes auprès des ménages, d’améliorer la capacité des instituts statistiques à procéder à des enquêtes auprès des ménages et à analyser les données, ainsi que de fournir aux décideurs des données à jour sur le niveau de vie et les autres caractéristiques socio-économiques des ménages.
L'enquête visait ainsi à fournir des renseignements sur les différentes dimensions de la vie économique et sociale des ménages, ainsi que sur les interactions entre divers phénomènes étudiés : revenus, dépenses, santé, éducation, emploi et autres activités productives, caractéristiques démographiques, migrations, habitat, etc., mais aussi à fournir des données communautaires (services publics, transports, communications, loisirs, ...), ce qui permet de prendre en compte les données concernant l'environnement des ménages et son influence sur leur comportement. Pour cela, il a donc été adjoint au questionnaire-ménage un questionnaire sur les localités.
Le questionnaire-ménage comprenait 16 sections, dont les suivantes intéressant particulièrement la démographie : composition du ménage (avec les données démographiques sur toutes les personnes du ménage), éducation, santé (dépenses de santé et utilisation des services de santé ), activités (principales et secondaires, et revenus), migration (changements de résidence des membres du ménage âgés de 15 ans ou plus), fécondité.
Le personnel affecté à l'enquête était réparti en 5 équipes affectées dans les Antennes Régionales de la Direction de la Statistique (Abengourou, Bouaké, Man, et 2 équipes à Abidjan) et comprenait au total 5 superviseurs, 10 enquêteurs, 5 opératrices de saisie et 5 agents pour le volet anthropométrique.
Pour l'accès à d'autres informations, suivre le lien suivant : http://www.ins.ci/nada1/?page=catalog (les quatre enquêtes de 1985, 1986, 1987 et 1988 font l'objet chacune d'une description séparée), ainsi que
http://catalog.ihsn.org/index.php/catalog/299, http://catalog.ihsn.org/index.php/catalog/300, http://catalog.ihsn.org/index.php/catalog/301 et http://catalog.ihsn.org/index.php/catalog/302

Echantillonnage : La Côte d'Ivoire ne disposait pas de base de sondage actualisée relative aux ménages. Le fichier du recensement remonte à 1975 pour l'ensemble du pays et à 1979 pour Abidjan et Bouaké. De plus il n'y a pas un fichier de logements. En l'absence d'informations démographiques récentes et face à l'impossibilité d'utiliser la base de sondage de l'Enquête Budget-Consommation de 1979, une nouvelle base de sondage a été constituée à partir des perspectives de population élaborées par la Direction de la Statistique et des travaux de structuration des milieux urbain et rural effectués par la Direction du Développement Régional du Ministère du Plan et de l'Industrie qui tient à jour une liste des localités.
Les milieux urbain et rural ont été stratifiés en tenant compte des critères suivants:
- la zone agro-climatique : forêt et savane ;
- la région : centre, centre-ouest, est, ouest, nord, sud et sud-ouest ;
- le département : le pays est découpé en 34 départements ;
- le type de localité : les 8.146 localités ont été classées en fonction de la taille, de la nature des infrastructures socio-économiques ou de la position par rapport à un centre plus important, en 5 types : grandes villes (au nombre de 23), autres villes (45), villages-centres (ou bourgs ruraux, se caractérisent par leur accessibilité, leur peuplement et leur rôle de service comme l'existence d'un marché hebdomadaire et d'autres services sociaux), villages rattachés aux villages-centres et les villages rattachés aux différentes villes.
Le plan de sondage est à trois degrés. Au premier degré de sondage, un tirage systématique a permis d'obtenir, proportionnellement à la taille de la population, un échantillon représentatif de 100 grappes ou unités primaires formées de villages, de villes et de certains quartiers d'Abidjan et de Bouaké.
Afin d'adapter les objectifs aux moyens financiers mis en oeuvre, il a été décidé d'enquêter chaque année 1 600 ménages répartis sur l'ensemble du territoire national.
Pour cela, il avait été prévu au second degré de sondage, de relever certaines caractéristiques socio-économiques de 6 400 ménages, soit 64 ménages par grappe, afin d'assurer un renouvellement annuel de la moitié de l'échantillon de l'enquête proprement dite. Mais la pré-enquête de juin, juillet et août 1984 a finalement permis de retenir 6 373 ménages tirés de façon systématique (3 613 ménages dans les 57 grappes rurales et 2 760 dans les 43 grappes urbaines).
Au troisième degré, a été tiré aléatoirement un échantillon de 1 600 ménages soit 16 ménages par grappe.
La moitié de l'échantillon était ainsi maintenue d'une année à l'autre, et de nouveaux ménages étaient tirés au sort pour remplacer l'autre moitié. On atteint ainsi un double objectif: mesurer l'évolution du niveau de vie dans les mêmes ménages et assurer la représentativité de l'échantillon au niveau national.