Couverture géographique : Agglomération BrazzavilloiseDates de collecte : L'opération s'est déroulée en trois temps : 1955-03-05 - 1955-03-12 pour la population européenne ; 1955-06 – 1955-11 pour Bacongo ; 1955 (sans autre précision) pour Poto-Poto.Univers : Population résidente (autochtones et non originaires)Résumé : Au début des années cinquante, les données sur l'état de la démographie de Brazzaville faisaient cruellement défaut, alors que l'importance de l'agglomération s'était visiblement accrue considérablement au cours des dix dernières années. Le développement des entreprises locales industrielles et commerciales entraînait une urbanisation rapide, avec des déplacements importants de population des campagnes vers la ville, où l'appel de main-d'oeuvre se faisait fortement sentir. Le phénomène s'est poursuivi, avec une densification de l'habitat sans forcément de relation avec le développement de leur vie économique. Il apparaissait dès lors indispensable de suivre cette évolution·démographique et de mesurer son importance.
Brazzaville comprenait alors deux grandes cités africaines, Poto-Poto et Bacongo, séparées par un centre européen étendu. Une opération statistique fut donc menée en trois phases concernant chacune de ces trois composantes.
1) Un recensement de l'agglomération européenne fut effectué en mars 1955 par bulletins individuels. Destiné à mettre à jour les listes électorales en vue des élections législatives qui eurent lieu au début de l'année 1956, ce recensement a été réalisé après découpage de l'agglomération en secteurs géographiques. Des agents recenseurs européens, choisis parmi les militaires, la gendarmerie et la police municipale, remirent aux chefs de famille un nombre de bulletins individuels correspondant à l'importance numérique de leur ménage. Ces bulletins furent repris une semaine plus tard après remplissage par les responsables familiaux. En fait, de nombreuses négligences de la part des personnes interrogées, l'omission par les recenseurs de certains groupes de militaires, l'absence de personnes résidentes lors du recensement, ont entraîné un grand retard dans le rassemblement des documents par la municipalité. Ce n'est qu'à la fin de l'année 1955, après complètement et rectification des bulletins manquants ou incomplets, que furent remis au Service de la Statistique générale les documents du recensement dont une exploitation manuelle a permis d'obtenir des résultats, concernant uniquement les citoyens de droit commun.
2) En Avril 1955 était décidé, en prévision des futures élections législatives, le recensement des agglomérations africaines de Brazzaville sous la responsabilité de la Municipalité et des délégations à Bacongo et Poto-Poto. Les opérations de dénombrement devaient s'effectuer par quartiers et un modèle de questionnaire individuel avait été prévu afin de permettre une exploitation mécanographique des données électorales concernant la population. Le recensement se décomposa en deux temps·: dans une première phase qui, pour Bacongo, se déroula de Juin à Novembre 1955, l'ensemble des ménages africains résidant habituellement à Brazzaville fut interrogé par les soins des responsables municipaux (commissariat de police, gendarmerie, etc.), les résultats obtenus étant transcrits sur des monographies identiques à celles utilisées en brousse par les chefs de districts ; en second lieu, on reporta sur des fiches individuelles les renseignements dactylographiés fournis au moment de l'interrogatoire ; à cet effet, des carnets à souche avaient été prévus dans le but de faciliter la codification des données. La constitution de listes d'électeurs, à l'occasion des élections législatives, a donc été le prélude d'un dénombrement sérieux des populations urbaines et a permis d'utiliser les sous-produits fournis par l'information purement démographique des éléments recensés. Les résultats pour Bacongo furent publiés dans une brochure qui constituait la première d'une série destinée à donner, sur l'aspect sociodémographique des agglomérations africaines les plus importantes de l'AEF, des éléments de base et des données chiffrées faisaient généralement défaut à toute action de politique économique ou sociale. En fait, ce modèle devant servir principalement à des fins électorales, s'est révélé dans sa forme assez imparfait pour tous les sous-produits démographiques que l'on pouvait en tirer : par exemple, absence de la situation de famille, manque de précision en ce qui concerne les enfants, etc. Il n'a pas non plus toujours été correctement rempli et, dans la présentation des résultats, la rubrique "Non Déclaré" a souvent été gonflée par l'absence de maints renseignements.
3) Le recensement de Poto-Poto a ensuite été réalisé (sans que nous ayons pu trouver une indication de sa date (il s'est probablement achevé en 1956). Le modèle de fiche utilisée a été le même que pour Bacongo. Ses résultats ont aussi été publiés dans une brochure.
A la suite de ces deux premières brochures, il est apparu souhaitable de donner une vue d'ensemble de l'agglomération brazzavilloise qui, avec sa population non originaire, comptait quelques 93.000 habitants. D'où une nouvelle publication, intégrant les résultats du recensement de la population non originaire et fournissant quelques données d'ensemble sur la situation démographique et socioprofessionnelle de l'agglomération. Les résultats de ces opérations a été le suivant : 5.220 habitants pour la population non originaire ; 27.485 et 59.796 respectivement à Bacongo et Poto-Poto ; soit au total près de 93.000 habitants pour l'agglomération.
Signalons enfin que le peuplement africain de Poto-Poto a entraîné l'occupation de nouveaux lotissements au nord, dans le quartier de Ouenze, naguère presque inhabité. En 1957, y fut réalisée une petite enquête sur 5 îlots (sur les 685 de Ouenze) : au total, on a enquêté 241 habitants vivant dans 53 concessions.
Echantillonnage : Sans objet - opération exhaustive
Métadonnées préparées par : S. Bijimina Luadia, CEPED ; F. Gendreau, consultantSource : IREDA :
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