Résumé : Menée en milieu rural mauritanien, cette enquête a été conçue en complément du
recensement démographique des agglomérations de 1961-1962. Son principal objectif était
de fournir aux responsables de l'économie mauritanienne les renseignements nécessaires à
l'élaboration du plan quadriennal 1967-1970.

Echantillonnage : Le sondage s'est effectué différemment en zone sédentaire et en zone
nomade
Le domaine sédentaire a été découpé en strates, avec comme critère de stratification
l'ethnie dominante. On a ainsi constitué trois strates : Toucouleurs ; Peuls et Maures ;
Sarakollés et Ouolofs. A l'intérieur de chaque strate, l'univers a été ordonné suivant les
divisions administratives (subdivisions et éventuellement cantons) et chaque strate a été
divisée en sous-strates suivant la taille des villages (0-199, 200-499, 500-999 et 1.000
habitants et plus). Dans chaque sous-strate, on a constitué des grappes de 310 habitants
environ (taille moyenne des villages) en regroupant les petits villages (première sous-
strate), en considérant chaque village comme une grappe (deuxième sous-strate) ou en
décomposant les villages en grappes (troisième et quatrième sous-strates). On a ensuite
procédé au tirage systématique équiprobable d'une grappe sur 10. Dans les deux premières
sous-strates, les villages faisant partie de l'échantillon étaient à étudier en entier, dans la
troisième sous-strate, ils étaient à étudier au 1/2, dans la dernière sous-strate, au 1/4.
Finalement, l'enquête a porté sur un échantillon de 15 600 personnes en milieu sédentaire.
En zone nomade, on a retenu comme unité de sondage la "fakhad", la plus petite cellule
sociale à posséder une organisation coutumière véritablement autonome et unité habituelle
de recensement administratif car notion commode et bien connue. Sur les cahiers de
recensement administratif, les personnes sont groupées par tentes, avec indication de la
fakhad de rattachement. Il existe une liste des fakhads par subdivision et l'omission d'une
fakhad entière est peu probable. Les tailles des fakhads sont très inégales, les plus petites
correspondent à quelques dizaines de personnes, les plus grosses à plus de cinq mille. Le
chef de fakhad connaît l'emplacement de ses ressortissants quand leurs déplacements sont
réguliers et de faible amplitude, ce qui est le cas d'un certain nombre de fakhads de basse
Mauritanie. Même dans le cas de grandes fakhads, il était possible d'établir des listes de
tentes à peu près complètes à partir des renseignements fournis par la "djemaa" ou conseil
des notables.
On a divisé la Mauritanie (à l'exception de la Vallée du Fleuve qui constituait l'essentiel de la
zone sédentaire) en trois grandes régions, procédant à une première stratification
géographique avec une assez bonne homogénéité en ce qui concerne la répartition des
fakhads par taille et selon le mode de vie. Chacune de ces strates a été divisée en six sous-
strates par groupes de taille (0-199, 200–499, 500-1.099, 1.100-2.699, 2.700-4.999, 5.000
habitants et plus)
La méthode de sondage a consisté à tirer des fakhads (sondage aléatoire avec probabilité
proportionnelle à la taille), puis à recenser exhaustivement, où qu'elles soient, toutes les
tentes dépendant d'un même fakhad, quelle que soit sa taille et le nombre de points
d'éclatement qu'elle comporte. On a tiré 115 fakhads sur les 1.098 de l'univers, et on y a
effectivement enquêté 86.800 personnes.
Au total donc, l'enquête (sédentaires + nomades) a porté sur un échantillon de 142.000
personnes, parmi lesquelles 102.000 ont été effectivement enquêté.