Résumé : Cette enquête se situe dans la continuité de celle de 1985. Elle fournit donc non seulement un aperçu de la situation actuelle à l'île Maurice en ce qui concerne les pratiques contraceptives (niveau de la prévalence contraceptive et sources de la contraception), mais permet d'évaluer les changements depuis 1985. Il y a 3 différences entre les deux enquêtes : alors que celle de 1985 couvrait les femmes âgées de 15 à 49 ans, celle de 1991 excluait les femmes de 45 à 49 ans ; les femmes célibataires n'étaient pas interviewées en 1985 mais l'étaient en 1991 ; enfin, l'enquête de 1991 comprenait un module détaillé sur les méthodes naturelles de planification familiale (abstinence périodique) en raison de leur prévalence relativement élevée.
Le questionnaire de base a suivi le modèle développé par le Ministère de la Santé et le CDC pour l'enquête de 1985. Le questionnaire a été écrit et les entretiens ont eu lieu en langue créole.
Quarante enquêtrices pour l'île Maurice et 10 pour l'île de Rodrigues ont été recrutées parmi celles employées lors de précédentes enquêtes. Les 40 enquêtrices de l'île Maurice ont été réparties en dix équipes de quatre personnes. Les superviseurs ont été recrutés parmi les superviseurs de district de la planification familiale du Ministère de la Santé. La formation des enquêtrices et des superviseurs a été menée par l'Université de Maurice et le personnel de l'unité d'évaluation du Ministère de la Santé, assistés d'un consultant CDC.
La coordination générale a été assurée par le personnel de l'Université de Maurice en collaboration avec le personnel du Ministère de la Santé.
Le taux global de réponse (91 %) a été relativement élevé : seuls 7 % des répondants potentiels n'ont pas pu être contactés, et il y a eu très peu de refus.
Toutes les données ont été saisies au Ministère de la Santé en utilisant SURVEY, le logiciel de saisie/édition conçu par CDC.
Les résultats de cette enquête, publiés en 1993, fournissent non seulement des données sur la contraception, mais aussi des données sur le mariage et la fécondité.

Echantillonnage : L'échantillon pour l'île Maurice a été tiré d'un schéma construit en 1989 pour l'enquête KABP (Connaissances, attitudes, croyances et pratiques) sur le sida à l'île Maurice. Ce cadre a été préparé en divisant d'abord l'île en grappes. Dans la plupart des cas, les grappes équivalaient aux zones d'énumération (ZE) du recensement de 1990 utilisées par le Bureau central de statistique, dont la plupart étaient à peu près de la même taille. Les ZE plus grandes ont été ajustées à la même taille en les divisant en plusieurs grappes et les ZE plus petites en en combinant plusieurs contiguës. Les grappes ont ensuite été classées en trois catégories : urbain, semi-urbain et rural, et triées selon cette classification. Puis un échantillon systématique de 84 grappes a été sélectionné. La répartition des grappes par résidence est similaire pour l'échantillon et la population globale.
Le Bureau central de statistique a fourni des cartes des grappes sélectionnées. Une liste des ménages dans les grappes sélectionnées a été dressée, et tous les membres des ménages ont été relevés, avec leur sexe, leur âge, leur profession et leur groupe ethnique, au 30 juin 1989. La liste de toutes les femmes âgées de 15 à 44 ans dans tous les ménages des grappes sélectionnées constituait la base de sondage de l'enquête.
Étant donné que l'enquête visait aussi à recueillir des données supplémentaires sur l'utilisation des méthodes naturelles de planification familiale, un échantillon un peu plus grand de femmes non célibataires était nécessaire, par rapport à la taille de l'échantillon de 1985. On a estimé qu'un échantillon de 4 200 femmes non célibataires était nécessaire. Pour enquêter sur l'activité sexuelle et l'utilisation de contraceptifs chez les femmes célibataires, il fallait de plus 900 femmes célibataires. L'enquête KABP avait montré que les deux tiers des femmes de 15 à 44 ans avaient été mariés. À l'aide de ces chiffres, on a calculé qu'un échantillon de 6 702 femmes permettrait d'obtenir les 4 200 (compte tenu des non-réponses) avec les femmes non célibataires et un sous-échantillon de deux-cinquième des femmes célibataires permettrait d'obtenir les 900 interviews pour ce groupe de femmes.
La base des 11 580 femmes âgées de 15 à 44 ans a été triée par groupe ethnique, âge et statut d'emploi. Un échantillon de 6 702 femmes a été tiré au sort dans cette liste de façon systématique. Les noms des femmes sélectionnées ont été remis aux enquêteurs ainsi que les adresses, les âges, les professions et le nom et l'occupation du chef de ménage. Les enquêtrices ont été invitées à interviewer toutes les femmes non célibataires sur leur liste. Pour les femmes célibataires, les enquêtrices ont reçu l'ordre d'interviewer deux femmes, de passer les trois suivantes, d'en interviewer deux, de sauter les trois suivantes, etc.
Étant donné que seulement 40 pour cent des femmes célibataires ont été sélectionnées, les données qui incluent les femmes célibataires sont basées sur des analyses pondérées.
Il y a une bonne concordance dans la répartition par âge et état matrimonial entre cette enquête et le recensement, ce qui indique que l'échantillon est représentatif de la population dans son ensemble.
Sur l'île Rodrigues, on n'a pas pu utiliser l'enquête KABP car cette enquête s'était limitée à l'île Maurice. On a donc sélectionné 10 ZE de recensement avec une probabilité proportionnelle à la taille. Dans chaque ZE, toutes les femmes âgées de 15 à 44 ans ont été recensées. Un échantillon systématique de ces femmes a été établi avec une probabilité inversement proportionnelle à la taille de la ZE énumérée au recensement de 1990.