Résumé : L'enquête nationale rwandaise sur la fécondité (ENF) est la première du genre dans ce pays. Sa réalisation en 1983 se justifiait par le besoin :
- de compléter et d'approfondir les connaissances démographiques du Rwanda déjà recueillies par l'enquête démographique de 1970 et le recensement de 1978, plus particulièrement en ce qui concerne la nuptialité, la fécondité, la mortalité infantile et juvénile,
- et d'explorer des domaines encore peu connus tels que la contraception, la préférence des familles quant au nombre ou au sexe des enfants, ou leur perception de la croissance démographique et de ses effets.
L'ENF était composée de trois volets : une enquête-ménage, une enquête-individuelle-femme et une enquête-mari (afin de comparer, selon le sexe, les connaissances et opinions dans le domaine de la fécondité). Les trois questionnaires adaptés des questionnaires standards de l'Enquête mondiale sur la fécondité ont été traduits en Kinyarwanda.
Sur le terrain, l'enquête a été réalisée par 10 équipes composées de 4 enquêtrices, 2 contrôleurs (1 femme et 1 homme) et d'un chauffeur. Les enquêtrices étaient 60 jeunes femmes diplômées des écoles d'assistantes sociales de Byumba et Karubanda, qui ont été formées pendant 3 semaines pour ce travail.

Echantillonnage : L'univers a été découpé en 3 strates : rurale (strate 1), urbaine (à l'exclusion de la commune de Nyarugenge), strate 2 et Nyarugenge (la partie centrale de Kigali), strate 3.
L'échantillon a été constitué au premier degré de 130 districts d'enquête.
Pour le milieu rural, l'échantillon était constitué de 100 districts de recensement tirés en un seul degré après stratification en fonction d'un critère écologique et administratif, et sélectionnés selon des probabilités proportionnelles au nombre de ménages recensés dans chaque district au recensement de 1978.
L'échantillon de la strate urbaine a été constitué de 18 districts de recensement en utilisant une méthodologie similaire à celle appliquée pour le tirage de l'échantillon de la strate rurale, mais selon une stratification basée sur le niveau de fécondité enregistré lors du recensement de 1978.
Pour la strate de Nyarugenge, les districts de recensement définis en 1978 ne pouvaient plus être utilisés en raison de la croissance de la commune et des modifications de sa topologie. Mais un recensement exhaustif de la commune avait été effectué par l'Institut africain et mauricien de statistiques et d'économie appliquée (IAMSEA), qui a permis de déterminer des "segments" constitués d'environ 250 ménages, dont 12 ont été tirés selon des probabilités proportionnelles à leur taille après stratification selon le type d'habitat.
Dans chacune des trois strates, après leur dénombrement exhaustif, le tirage des ménages a été effectué selon des probabilités inverses à celles utilisées pour le tirage aréolaire afin d'obtenir un échantillon de ménages autopondéré au sein de chaque strate. Cependant, en raison de la faible importance numérique de la population urbaine, il a paru nécessaire de tripler le taux de sondage dans les strates 2 et 3.
Dans chaque ménage tiré toute femme âgée de 15 à 50 ans devait être soumise à l'enquête individuelle. Enfin, pour déterminer l'échantillon de l'enquête-mari, une femme sur 4 était tirée parmi les femmes enquêtées de façon pleinement satisfaisante cohabitant avec leur conjoint monogame.
Au total, l'échantillon de l'enquête se composait de 5 887 ménages, dont 5 718 ont été complètement interrogés (taux de réponse de 97,1 %). Parmi les 5 831 femmes devant être soumises à l'enquête individuelle, 5 739 ont donné lieu à un remplissage complet du questionnaire (taux de réponse de 98,4 %). Enfin, parmi leurs conjoints sélectionnés (701) pour l'enquête-mari, 667 questionnaires ont été remplis (taux de réponse de 95,1 %)