Résumé : Constatant l'absence de données démographiques récentes, l'absence de système de collecte classique et continu de ces données et les préjudices sérieux que cela portait à l'efficacité de la gestion économique du pays, le Service National de la Statistique et des Études Économiques a fait approuver dans son principe, en 1967, un Projet d'études démographiques construit sur les besoins du Gabon, s'intégrant dans un projet plus vaste de l'Union douanière et économique d'Afrique centrale (UDEAC) et comportant les opérations suivantes sur une période de dix ans :
- un dénombrement général de la population,
- une enquête démographique par sondage axée sur la fécondité et la mortalité,
- une enquête socio-médicale par sondage axée sur les facteurs de non-fécondité,
- l'installation progressive en dix ans d'observatoires démographiques régionaux pour arriver à la production de statistiques courantes (état civil en particulier), ces observatoires devant se transformer en antennes statistiques régionales une fois l'état civil généralisé.
Ces divers volets n'ayant pas été retenus par l'aide internationale sollicitée pour leur financement, le Projet s'est rapidement réduit à l'opération de recensement, dont les objectifs initiaux étaient les suivants :
- renouvellement des données du recensement de 1960-1961
- préparation du second plan de développement 1971-1975
- intégration de l'administration locale dans la préparation et l'exécution du recensement
- création d'un fichier de villages
- préparation de l'installation des observatoires démographiques régionaux.
L'opération s'est déroulée de deux façons différentes, à Libreville et dans le reste du pays :
- à Libreville, après une préparation soigneuse (découpage précis, identification préalable de tous les logements repérés par un numéro alphanumérique), l'opération a été exécutée en une journée, le dimanche 1er juin 1969. Pour cela, la ville avait été bouclée, certaines activités du dimanche arrêtées (services religieux, réunions sportives, clubs nautiques, etc.) et le questionnaire aménagé ("cahier de relevé"). C'est ainsi que 50 % des logements avaient été dénombrés à midi, 80 % à 14 heures, 98 % à 19 heures.
- dans le reste du pays, le travail a été réalisé différemment, par balayage province par province.
Il avait été prévu initialement que ce recensement serait jumelé avec le recensement agricole. Mais ceci a posé de sérieux problèmes et très rapidement, cette approche très lourde, s'est révélée inefficace, si bien que les deux opérations ont été disjointes.
La méthode utilisée pour le dénombrement (balayage du pays, province par province) s'est avérée très lourde et trop longue. Elle a nécessité le recrutement et la formation de plus de 4 000 agents recenseurs, et a duré près de 12 mois.
Ce recensement n'a pas été suivi d'une enquête post-censitaire.
Cette opération a confirmé le manque d'intérêt des responsables administratifs qui sont pourtant les premiers concernés (absence aux réunions, refus de céder les véhicules) et a mis en évidence la nécessité pour les responsables de recruter eux-mêmes les agents recenseurs, de vérifier que les chefs de village sont informés de la date du dénombrement, etc.
Dès octobre 1969, un document a été diffusé par le Service National de la. Statistique, ayant pour titre "Libreville, son expansion, le recensement du 1er juin 1969" et fournissant les premiers résultats pour la capitale. En juin 1970, un autre document a été publié sur la méthodologie du recensement. Mais aucune publication officielle des résultats n'a été diffusée pour l'ensemble du pays après l'exploitation informatique. Néanmoins, la Direction de la Statistique dispose d'une partie des données rassemblées dans un document interne non publié. Au résultat obtenu de 516 884 habitants (484 608 gabonais et 32 276 étrangers), les dirigeants gabonais ont préféré "l'estimation" de 950 009 habitants, proclamée officiellement par le Conseil des Ministres.
Pourtant, l'évaluation statistique des résultats a permis par comparaison des deux recensements (1960-1961 et 1969-1970) d'apprécier la validité du second et de conclure à une collecte d'assez bonne qualité : la correction qui a été proposée fournit un effectif corrigé des seuls Gabonais de 504 000, soit une sous-estimation de seulement 4%.
Pour l'accès à des informations détaillées, suivre le lien suivant : http://catalog.ihsn.org/index.php/catalog/36

Echantillonnage : Sans objet - opération exhaustive