Résumé : En 1966, les connaissances que l'on pouvait avoir de la population de Madagascar étaient très médiocres. L'Institut National de la Statistique et de la Recherche Economique (INSRE) proposa alors d'effectuer un recensement de la population de Madagascar dès 1967, précédé d'une enquête pilote en 1966. Le coût élevé de cette double opération suscita de sérieuses réserves de la part du Ministère des Finances. Mais le Commissariat Général au Plan a formulé alors la demande d'une estimation correcte du taux d'accroissement naturel de la population de Madagascar en vue de la préparation du 2ème plan de Développement, estimation devant être disponible dès le début de l'année 1967. D'où cette enquête rapide, légère et à coût réduit qui a fourni divers renseignements sur la structure de la population, en plus de ceux recueillis sur son mouvement. En effet, l'INSRE avait décidé d'adjoindre à cette enquête d'autres objectifs qui, sans augmenter le coût des opérations, devaient cependant augmenter son intérêt, comme des questions sur le niveau d'instruction ou sur l'activité économique. L'INSRE voyait aussi dans cette enquête la possibilité de mettre au point les méthodes qui pouvaient permettre, le cas échéant, l'exécution d'un recensement. Il s'agissait enfin de permettre au personnel de l'INSRE, formé à l'époque en grande partie de débutants, de se former pour la réalisation d'une opération statistique, notamment dans le domaine administratif et dans celui de la minimisation du coût des opérations.
Les questionnaires utilisés comprenaient une feuille de ménage (renseignements à caractère d'état civil, socioculturel et professionnel, des membres du ménage), une feuille de décès (décès survenus au cours des douze derniers mois dans le ménage) et une feuille "femme" concernant les femmes de 12 ans et plus (fécondité actuelle, fécondité totale et mortalité totale).
Notons enfin que cette enquête est l'une des dernières des enquêtes démographiques menées en Afrique francophone au sud du Sahara avec l'appui technique de l'INSEE.

Echantillonnage : Un calcul statistique avait montré qu'un sondage léger (au 200e) mais bien conçu (à deux degrés) devait permettre d'obtenir un taux de croissance avec une précision suffisante (avec un intervalle de confiance à 95 % de 0,3 %).
Au premier degré, la base de sondage était constituée par la liste des 650 cantons (taille approximative de 6 000 à 8 000 habitants en moyenne), dont on avait calculé la densité de la population sur la base des monographies des sous-préfectures pour l'année 1964 rassemblées
par le Ministère de l'Intérieur. Cette base a été stratifiée suivant deux critères : la densité de population et la localisation géographique. On a alors tiré selon un tirage systématique 77 cantons.
Pour le deuxième degré du sondage, on a dressé la liste des villages de chaque canton échantillon dans un ordre géographique logique (le long d'un itinéraire), puis on a procédé à un tirage systématique de villages.
Dans les villages échantillon, les enquêteurs faisaient un plan du village où chaque logement était indiqué et numéroté. Puis ils faisaient un sondage systématique des logements et ils interrogeaient tous les habitants des logements tirés. Il était prévu d'enquêter à peu près 500
personnes par canton tiré. Le taux de sondage était donc variable suivant les cantons.